Selon la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario, la ludification influencerait le comportement des investisseurs individuels

Pour diffusion immédiate CVMO

TORONTO - La Commission des valeurs mobilières de l’Ontario a publié aujourd’hui l’avis du personnel 11-796, intitulé Pratiques relatives à la culture numérique dans le secteur de l’investissement de détail : La ludification et autres techniques comportementales. Cette étude portait sur l’influence de la ludification et d’autres techniques de modification du comportement sur la conduite des investisseurs individuels.

L’accélération de la numérisation des services financiers a pour effet la multiplication des plateformes de placement compatibles avec les mobiles. Il s’ensuit que les investisseurs canadiens et étrangers sont aujourd’hui dotés d’un plus grand nombre d’options. La Commission les examine de près, car le fait que les investisseurs commettent parfois des erreurs en employant ces plateformes et que certaines sociétés cherchent à abuser de leur confiance constituent un risque pour ces investisseurs.

« Depuis l’avènement des plateformes numériques, il est plus facile de commencer à investir. Cependant, elles influent, positivement ou négativement, sur les décisions de l’investisseur individuel, déclare Tyler Fleming, directeur du Bureau des investisseurs de la Commission. Notre étude portait sur la ludification et d’autres techniques de modification du comportement de l’investisseur individuel, ainsi que sur leur influence probable sur ce dernier. De plus, elle a mené des tests en ce sens. »

Un essai à répartition aléatoire effectué auprès de 2430 investisseurs portait sur l’influence de deux tactiques sur leur comportement :

  • On leur accordait des points chaque fois qu’ils achetaient ou vendaient des actions, ce qui constitue une technique de ludification.
  • On leur montrait la liste des actions les plus négociées en bourse, ce qui constitue une combinaison de deux autres techniques, soit le modèle d’identification des parties prenantes et l’influence des normes sociales.

Dans le cadre de cette expérience, on a donné aux participants la somme fictive de 10 000 $ pour qu’ils achètent et vendent des actions imaginaires dans une simulation numérique.

On y a observé que l’activité des participants recevant des points chaque fois qu’ils négociaient des actions était plus intense de 39 % que celle du groupe témoin, et ce, même si ces points n’avaient aucune valeur financière réelle. Il est important pour la société de placement de comprendre qu’augmenter le nombre de fois où l’investisseur négocie en bourse réduit, en moyenne, le rendement de ces actions. Cette situation est d’autant plus grave que l’absence de commission ou son taux peu élevé facilitent la participation au marché et que les volumes d’actions négociées par l’investisseur individuel lui-même se sont considérablement accrus.

Par rapport au groupe témoin, les participants à qui l’on avait montré la liste des actions les plus négociées étaient plus susceptibles (d’un facteur de 14 %) d’acheter ou de vendre les actions en question. On en déduit que la connaissance de cette liste les inciterait à négocier ces actions. Ce phénomène, où quelqu’un suit ce que font les autres plutôt de garder son indépendance d’esprit en prenant ses décisions, s’appelle le mimétisme.

En outre, ce rapport définit et classe par catégories la ludification et les autres techniques de modification du comportement dont les courtiers en ligne se servent ou dont ils se serviront peut-être un jour. Il se penche sur les effets, aussi bien positifs que négatifs, que ces techniques peuvent avoir sur la conduite des investisseurs individuels.

Les conclusions de cette étude aideront la Commission, les autres organismes de réglementation et les autres intervenants à mieux comprendre le recours à la ludification et aux autres techniques.

La Commission a pour priorité d’améliorer l’expérience et la protection de l’investisseur. Les conclusions de l’étude intitulée Pratiques relatives à la culture numérique dans le secteur de l’investissement de détail : La ludification et autres techniques comportementales renforcent, pour les organismes de réglementation, l’importance de fonder leurs politiques sur les sciences de l’étude du comportement. De plus, elles permettent aux intervenants de mieux comprendre l’influence qu’ont sur leurs clients les pratiques de mobilisation numériques auxquelles ils recourent. Il se peut que, en comprenant mieux l’effet de ces pratiques sur l’investisseur, ils cessent d’encourager, volontairement ou non, leurs répercussions négatives. La Commission s’attend à ce que les plateformes s’en inspirent pour privilégier les techniques ayant des effets plus positifs pour leurs clients.

Afin de mener cette étude, le Bureau des investisseurs de la Commission s’est associé à la Behavioural Insights Team.

Les investisseurs qui souhaitent obtenir d’autres ressources en matière d’éducation financière peuvent consulter le site Gerezmieuxvotreargent.ca ou s’inscrire au Bulletin aux investisseurs.

La Commission a pour mandat de protéger les investisseurs contre les pratiques déloyales, irrégulières ou frauduleuses, de favoriser des marchés financiers équitables, efficaces et concurrentiels et la confiance à l’égard de ceux‑ci, la formation de capital, ainsi que de contribuer à la stabilité du système financier et à la réduction du risque systémique. Nous conseillons vivement aux investisseurs de vérifier l’inscription de toute personne ou société offrant des possibilités d’investissement et de consulter les documents de la Commission à l’intention des investisseurs, mis à leur disposition à l’adresse https://www.osc.ca/fr.

– 30 –

Renseignements aux médias :

Renseignements aux investisseurs et au secteur financier :