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Une introspection comportementale des effets de l’information et de la publicité des fonds d’investissement au sujet des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sur les investisseurs particuliers

Résumé

L’intégration des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans la prise de décision en matière d’investissement est devenue un enjeu clé pour les marchés financiers et la protection des investisseurs. Cette situation résulte de plusieurs facteurs, y compris la croissance des actifs sous gestion des fonds d’investissement ESG, les demandes d’informations ESG lors de la prise de décisions d’investissement et les objectifs urgents en matière de durabilité dans l’économie mondiale. Il convient de noter qu’il y a eu une croissance rapide, suivie d’entrées nettes continues dans les fonds d’investissement ESG au Canada au cours des dernières années.[1] Toutefois, ces entrées de capitaux entraînent des difficultés qui peuvent compromettre la protection des investisseurs et la confiance dans les marchés financiers, notamment en matière d’écoblanchiment. Il est donc impératif que les organismes de réglementation examinent l’expérience des investisseurs particuliers en ce qui concerne l’investissement dans des fonds d’investissement ESG afin de renforcer le mandat de protection des investisseurs.

Selon notre analyse, nous avons constaté qu’il est difficile pour les investisseurs particuliers d’évaluer la composante ESG des fonds d’investissement pour plusieurs raisons, notamment :

  • le manque de définitions normalisées des facteurs ESG;
  • le manque de méthodologies normalisées pour mesurer les facteurs ESG;
  • l’absence de définition de la durabilité;
  • les différences dans les variables de notation et de classement, et leur compréhensibilité;
  • les différentes valeurs, croyances et motivations au sein de l’investissement de détail;
  • les défis comportementaux lors de l’investissement.

Les problèmes liés à la divulgation et la principale préoccupation liée à l’« écoblanchiment » ont conduit les oganismes de réglementation des valeurs mobilières et les organisations internationales à s’attaquer à ces défis actuels. La publication en juin 2023 par le Conseil des normes internationales d’information sur la durabilité (ISSB) de ses deux premières normes de divulgation en matière de durabilité (S1 et S2) constitue une étape importante pour l’élaboration d’un cadre mondial de divulgation en matière de durabilité. Toutefois, les normes IFRS S1 et S2 n’entreront pas en vigueur au Canada tant que le Conseil canadien des normes d’information sur la durabilité ne les aura pas adopté, avec ou sans modifications, et que les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) n’auront pas pris des mesures pour établir des règles de divulgation au Canada.

Dans ce rapport, nous examinons l’écoblanchiment dans les fonds d’investissement, qui se produit lorsque l’information ou la publicité d’un fonds induit volontairement ou non les investisseurs en erreur à propos de ses aspects ESG.[2] Nous explorons également l’expérience des investisseurs particuliers par rapport aux fonds d’investissement ESG en examinant leurs motivations et leurs comportements.

Fondements des facteurs ESG

L’approche ESG désignent un ensemble de facteurs non financiers utilisés pour évaluer les pratiques et le rendement d’une organisation ou d’un investissement portant sur diverses questions de durabilité et d’éthique. Les investisseurs peuvent prendre en compte les facteurs ESG lorsqu’ils investissent, ce qui peut inclure la détermination des risques importants, des possibilités de croissance et d’autres objectifs normatifs. Bien qu’il n’existe aucune taxonomie convenue à l’échelle mondiale, les facteurs ESG peuvent être interprêtés comme suit :

  • Environnemental : Questions relatives à la qualité et au fonctionnement du milieu naturel et des systèmes naturels. Cela comprend, sans toutefois s’y limiter, les changements climatiques, la biodiversité, la pollution de l’air et de l’eau ainsi que la gestion des ressources naturelles.
  • Social : Questions relatives aux droits, au bien-être et aux intérêts des citoyens et des communautés. Il s’agit notamment de la réconciliation avec les peuples autochtones, de la diversité et l’inclusion, de la confidentialité et la sécurité des données, des pratiques de travail, de la gestion de la chaîne d’approvisionnement et des droits de la personne.
  • Gouvernance : Questions relatives à la gouvernance des sociétés sous-jacentes et autres entités émettrices. Elles comprennent, entre autres, la structure et l’indépendance du conseil d’administration, l’éthique des affaires, la rémunération des cadres supérieurs et les droits des actionnaires.

Lorsque les investisseurs particuliers prennent la décision d’investir dans des produits ESG, la présence de notations ESG ou d’un nom lié aux facteurs ESG peut influencer leur choix. Il existe plusieurs organisations qui fournissent des mesures quantitatives pour évaluer la performance ESG des sociétés. Cependant, il n’existe aucune mesure normalisée des facteurs ESG. Les différents types de notations et de classements, leur niveau de transparence, leur compréhensibilité, leur gouvernance ainsi que leur terminologie incohérente, ont entraîné des difficultés pour les intervenants qui souhaitent s’orienter dans l’espace ESG.

Les notations ESG et les données produites par les agences de notation peuvent être l’une des nombreuses sources d’informations utilisées par les gestionnaires de fonds pour élaborer des fonds d’investissement ESG. Les notations utilisent généralement une approche qui évalue les risques et les possibilités financiers liés à la durabilité pour l’entreprise plutôt que de mesurer son incidence sur l’environnement ou la société. Ces concepts sont connus sous les termes de valeur d’entreprise et de valeur d’impact. Ces différents cadres peuvent être mal compris par les investisseurs particuliers et les autres utilisateurs de données et de notations ESG. Par exemple, les investisseurs particuliers peuvent examiner les notations ESG de l’entreprise et supposer qu’une notation ESG est fondée sur sa faible empreinte carbone (valeur d’impact) alors qu’en réalité, elle reflète son faible risque d’exposition aux événements liés aux changements climatiques (valeur d’entreprise).

La conception des produits ESG repose sur l’analyse des rapports financiers, de la valeur d’entreprise, de la valeur d’impact, des notations ESG et des recherches exclusives. Un éventail d’approches est envisageable, allant de celles axées sur la valeur d’entreprise à celles axées sur la valeur d’impact, avec de nombreuses variantes entre les deux. Il existe cinq approches couramment utilisées pour créer des produits ESG : l’intégration de l’approche ESG, lefiltrage par exclusion, le filtrage par inclusion, l’impact et l’actif (voir le tableau i pour les descriptions de ces approches).

Tableau i : Éventail de thèmes d’investissement ESG

Objectif

Thèmes d’intégrationDescription

Axé sur la valeur d’entreprise

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Table Arrow

Axé sur la valeur d’impact

Intégration de l’approche ESGIntègre les données ESG ainsi que l’analyse financière traditionnelle dans le processus de sélection des titres.
Filtrage par exclusion

On peut généralement classer les filtres par exclusion comme étant fondés sur des valeurs ou des normes.

Exclut de l’univers d’investissement les entreprises, les secteurs ou les pays qui participent à des activités qui ne correspondent pas aux valeurs morales des investisseurs ou aux normes mondiales.

Filtrage par inclusion

Oriente le portefeuille vers l’un des éléments suivants :

  • Meilleure dans sa catégorie : les entreprises qui surpassent leurs concurrents en matière de mesures ESG.
  • Dynamique ESG : les entreprises qui améliorent leurs mesures ESG plus rapidement que leurs concurrents.
  • Investissement thématique : les entreprises qui résolvent des enjeux ESG particuliers (changements climatiques, diversité de genre, etc.). Tend à ne pas tirer parti des notations ESG.[3]
ImpactVise un impact social ou environnemental positif mesurable. Les investissements sont généralement spécifiques à un projet et ne tirent généralement pas parti des notations ESG.
Actif (c’est-à-dire engagement des entreprises et action des intervenants)Cela implique de s’engager auprès des entreprises et de voter ses actions sur une variété d’enjeux ESG pour initier des changements de comportement ou dans les politiques et les pratiques de l’entreprise.

Source : CFA, PRI, State Street

Commercialisation des fonds d’investissement ESG

Les gestionnaires de fonds utilisent plusieurs moyens pour commercialiser leurs produits et fournir des informations aux investisseurs particuliers. Ils utilisent généralement les quatre canaux suivants :

  1. la stratégie de pression (publicité directe au consommateur) et les communiqués de presse;
  2. les noms et étiquettes des produits;
  3. les sites Web et canaux de diffusion commerciale : gestionnaire de fonds et image de marque du produit ou des sites Web;
  4. la documentation du fonds : prospectus, aperçu du fonds, fiches d’information du fonds, rapports annuels.

Dans ces outils marketing, l’écoblanchiment constitue une préoccupation majeure. L’écoblanchiment, comme le défini les ACVM, se produit lorsque l’information ou la publicité d’un fonds induit volontairement ou non les investisseurs en erreur à propos de ses aspects ESG.[4] L’Avis 81-334 du personnel des ACVM fournit des indications pertinentes et pratiques aux fonds d’investissement, surtout ceux relatifs aux ESG, ainsi qu’à leurs gestionnaires afin « d’améliorer les aspects propres aux facteurs ESG dans leurs documents d’information réglementaire, de même que de veiller à ce que leurs communications publicitaires ne soient pas fausses ou trompeuses et à ce qu’elles soient cohérentes avec leurs documents d’offre réglementaires ». L’avis précise également que « le nom et les objectifs de placement du fonds contribuent à indiquer l’orientation première du fonds et à le distinguer des autres; ils doivent donc la refléter avec exactitude ».[5] En juin 2024, de nouvelles dispositions qui visent explicitement l’écoblanchiment ont été ajoutées à la Loi sur la concurrence du Canada. Désormais, les entreprises doivent veiller à ce que certaines déclarations environnementales soient fondées sur une épreuve ou des éléments corroboratifs suffisants et appropriés.[6]

La complexité inhérente aux informations ESG rend difficile la vérification et la validation des déclarations des gestionnaires de fonds. Ainsi, qu’elles soient volontaires ou non, les allégations commerciales ESG risquent d’induire en erreur les investisseurs particuliers.

Fonds d’investissement ESG et investisseurs particuliers

Notre examen de l’expérience des investisseurs particuliers révèle que les croyances et les attitudes de ces derniers à l’égard des facteurs ESG influencent considérablement leurs décisions d’investissement lorsqu’ils envisagent d’investir dans des fonds. En fonction de leurs croyances et de leurs attitudes, les investisseurs particuliers peuvent se situer n’importe où sur le continuum entre les motivations financières et celles axées sur les valeurs. Les investisseurs motivés par des résultats financiers mettent l’accent sur l’atténuation des risques et l’augmentation des rendements, tandis que les investisseurs motivés par des valeurs aspirent à réaliser des changements axés sur les facteurs ESG. Par conséquent, les investisseurs motivés par des valeurs peuvent accepter des rendements inférieurs et des frais plus élevés pour les fonds d’investissement ayant de meilleures notations ESG.

Lorsqu’ils décident d’investir dans des fonds d’investissement ESG, les investisseurs peuvent examiner les noms du produit, les notations ESG et les documents marketing. Les noms du produit peuvent influencer considérablement les décisions, car de nombreux investisseurs particuliers ne cherchent pas àaller au-delà de ceux-ci. Les investisseurs particuliers dans les fonds d’investissement ESG peuvent avoir des préjugés et recourir à des heuristiques, c’est-à-dire des raccourcis mentaux, ce qui les amène à s’appuyer sur les notations ESG. Les investisseurs motivés par des valeurs, en particulier, peuvent prendre des décisions d’investissement fondées sur des émotions positives plutôt que sur des mesures rationnelles.

La prise en compte des raccourcis mentaux que les individus utilisent, tels que les préjugés et les heuristiques, lors de l’élaboration de politiques ou d’interventions éducatives, peut améliorer les décisions d’investissement ESG. Les investisseurs particuliers doivent s’efforcer de comprendre leurs propres motivations, reconnaître le volume et la qualité des informations et se méfier des tactiques de marketing. Les conseillers financiers jouent un rôle crucial en guidant les investisseurs particuliers dans l’investissement ESG en tirant parti de leurs connaissances financières et des produits, même s’ils peuvent faire face à des difficultés similaires en ce qui concerne la complexité des informations ESG. Il est recommandé de soutenir et de renforcer les compétences des conseillers en matière de connaissances ESG pour mieux accompagner les investisseurs et naviguer efficacement dans le paysage des facteurs ESG.[7]

L’expérience

La revue de la littérature sur l’investissement de détail ESG a été complétée par une expérience visant à examiner les attitudes, les valeurs et les intentions des investisseurs particuliers à l’égard des fonds d’investissement ESG. L’objectif de cette expérience rigoureuse est d’aider la CVMO à mettre en place une réglementation fondée sur des données et des preuves. Nous avons eu recours à une méthode expérimentale connue sous le nom d’expérience de choix discret (ECD), une technique scientifiquement robuste servant à comprendre les préférences des individus en leur présentant des ensembles de choix hypothétiques.

Au cours de cette expérience, nous avons demandé aux participants de choisir entre deux fonds d’investissement, chacun ayant un total de huit attributs présentés dans une fiche d’information clé (voir le tableau ii pour la description des attributs). Les deux options comportent les mêmes attributs, cependant, leurs niveaux, c’est-à-dire les versions des attributs, peuvent différer, car ils sont sélectionnés aléatoirement à partir d’une liste prédéterminée. Par exemple, bien que les deux choix aient un nom de fonds, les noms peuvent différer, comme Fonds d’actions ESG ou Fonds d’actions durables. En examinant les choix des participants, nous pouvons déterminer quels attributs d’un fonds d’investissement ESG déterminent la sélection.

Tableau ii : Les attributs figurant sur notre fiche d’information clé.

Attribut

Description

Noms du fondsMet en évidence les activités, les stratégies ou les impacts présumés du fonds, ou établit des associations à leur sujet.
Stratégies d’investissementExplique aux participants comment le fonds sera investi pour atteindre les objectifs énoncés.
Notations ESGReflète les évaluations de l’exposition d’un fonds aux risques liés aux facteurs ESG par rapport aux avoirs du portefeuille. Les notations étaient représentées soit visuellement (sur 5 étoiles), soit par des notes alphabétiques. Nous avons également présenté quelques fonds sans notation à titre de comparaison.
Explications de la notationInclut des informations sur la signification de la notation ESG.
Objectifs d’investissementPrécise les objectifs du fonds.
Profils de risqueIndiquent la volatilité du fonds et sont fondés sur l’évolution des rendements du fonds d’une année à l’autre en tenant compte de ses avoirs.
Rendements antérieursFournissent des données historiques sur les rendements du fonds.
Ratios des frais de gestionLe total des frais de gestion du fonds, qui comprend toute commission de suivi, et de ses frais d’exploitation.

 

Au total, 961 investisseurs particuliers ont pris part à l’expérience. Chaque participant a reçu une série de 12 choix entre deux fiches d’information clés avec des niveaux d’attributs sélectionnés au hasard et a été invité à sélectionner lequel des deux fonds il préférait. À la suite de l’expérience, les participants ont rempli un questionnaire sur leurs attitudes à l’égard de l’investissement et de la possession de produits financiers, ainsi qu’un questionnaire démographique.

Principales conclusions

  • La notation ESG s’est révélée l’un des attributs les plus importants influençant le choix des consommateurs, juste après les rendements antérieurs d’un fonds.
  • La qualité et le format de la notation (note alphabétique et nombre d’étoiles) étaient tous deux des attributs importants.
    • Les notations ESG élevées ont eu une influence plus positive sur la sélection des fonds que les notations ESG plus faibles.
    • Les fonds évalués par le nombre d’étoiles ont eu une influence plus positive sur la sélection des fonds que ceux évalués par une note alphabétique.
    • L’absence de notation ESG a été préférée à certaines notations ESG inférieures, ce qui suggère qu’il existe un seuil à partir duquel les notations ESG passent d’un facteur de motivation à un facteur de dissuasion.
  • Le regroupement, une méthode d’analyse de données qui organise les données en groupes en fonction de similitudes, a révélé deux segments distincts d’investisseurs particuliers canadiens :
    • Les deux segments étaient similaires dans leurs caractéristiques démographiques et dans leur évaluation du nom du fonds, des rendements antérieurs, de l’objectif du fonds et du profil de risque. Ils différaient dans leurs évaluations des stratégies d’investissement du fonds, des notations ESG, des explications de notation et du ratio des frais de gestion (RFG).

Investisseurs motivés par des valeurs

Investisseurs motivés par des raisons financières

  • Ces investisseurs se caractérisent par une volonté affichée d’échanger des rendements contre des résultats durables.

  • Les investisseurs motivés par des valeurs étaient moins réceptifs aux stratégies d’intégration ESG que leurs homologues motivés par des raisons financières.

  • Les investisseurs motivés par des valeurs ont réagi plus favorablement à une notation ESG de 4 étoiles que leurs homologues ayant l’esprit d’entreprise, tout en étant moins enclin à sélectionner un fonds dépourvu de notation ESG.

  • Les investisseurs motivés par des valeurs étaient généralement moins réceptifs aux RFG, étant plus susceptibles d’acheter des fonds avec des RFG élevés et moins enclins à privilégier des fonds avec des RFG faibles.

  • Ces investisseurs se caractérisent par leur intérêt pour des résultats plus traditionnels comme le rendement du capital investi (RCI).

  • Dans la pratique, les investisseurs motivés par des raisons financières ont réagi de manière similaire aux trois stratégies décrites dans le cadre de notre ECD, tandis que les investisseurs motivés par des valeurs ont eu tendance à écarter les stratégies d’intégration ESG.

  • L’inclusion d’une explication de notation a été un attribut influent pour les investisseurs motivés par des raisons financières, tout en ayant presque aucune incidence sur la prise de décision des investisseurs motivés par des valeurs. Les investisseurs motivés par des raisons financières ont peut-être trouvé les notations ESG plus utiles après avoir compris ce qu’elles signifiaient.

 

  • Les participants n’étaient pas sensibles aux disparités entre les attributs les plus saillants d’un fonds, comme le nom du fonds et sa stratégie d’investissement réelle. Par exemple, les participants n’étaient pas sensibles à une différence entre des attributs tels que le nom du fonds, « Fonds ESG », et la stratégie d’investissement « aucune stratégie ESG ». Ce résultat suggère que les investisseurs particuliers canadiens peuvent être exposés au risque d’écoblanchiment des produits disponibles sur le marché.

Le manque de normalisation dans les définitions et les notations ESG est un problème important qui peut conduire à un écoblanchiment involontaire et délibéré. Même sans écoblanchiment délibéré, les notations ESG peuvent induire en erreur les investisseurs particuliers, qui pensent investir dans des entreprises influentes, conformes à leurs valeurs ESG, alors qu’en fait ils investissent souvent dans des risques ESG. Il est peu probable que les investisseurs particuliers comprennent pleinement les notations ESG. Pourtant, elles constituent un facteur particulièrement important lors de la sélection de fonds d’investissement ESG. Les différents types de notations et le manque de clarté autour de celles-ci permettent aux émetteurs de ces fonds d’exploiter potentiellement la tendance des investisseurs à se fier aux notations ESG. Les investisseurs motivés par des valeurs sont particulièrement touchés, car ils sont plus enclins à renoncer à des rendements, y compris des RFGplus élevés et des rendements potentiellement moindres, pour soutenir des fonds qu’ils estiment avoir un impact positif. À la lumière de ces constatations, l’équipe de recherche et de perspectives comportementale de la CVMO recommande aux intervenants, y compris aux autorités, d’intégrer les mesures suivantes pour surmonter ces défis :

  1. S’efforcer de clarifier les définitions et les notations ESG
    • Clarification ou normalisation potentielle des notations ESG pour éliminer la confusion et prévenir l’écoblanchiment. Cette mesure permettra d’obtenir des notations ESG cohérentes et comparables entre différents fonds et produits.
  2. Éduquer les investisseurs
    • Améliorer la compréhension des investisseurs particuliers en matière d’investissement ESG grâce à l’éducation et à la sensibilisation, notamment en ce qui concerne les différences entre les risques et les impacts ESG, ainsi que la capacité à reconnaître les signes d’écoblanchiment. Elle permettra aux investisseurs de prendre des décisions qui correspondent véritablement à leurs valeurs.
  3. Renforcer les compétences des conseillers
    • Promouvoir la formation des conseillers financiers en matière d’investissement ESG pour mieux accompagner leurs clients.

Ces résultats sont essentiels, car ils aident la CVMO et les intervenants à comprendre l’influence des facteurs ESG sur la prise de décision et le comportement en matière d’investissement de détail, y compris la vulnérabilité à l’écoblanchiment. Reconnaître la diversité des préférences et des comportements des investisseurs particuliers est un élément clé pour soutenir une prise de décision é
 


[1] Morningstar (2024). Canadian Investors Stuck with ESG in 2023.

[2]Autorités canadiennes en valeurs mobilières. (2022; version révisée 2024). Avis 81-334 du personnel des ACVM – Information des fonds d’investissement au sujet des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance.

[3] On peut souvent la traiter comme une stratégie distincte.

[4] Autorités canadiennes en valeurs mobilières (2022; version révisée 2024). Avis 81-334 du personnel des ACVM – Information des fonds d’investissement au sujet des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance.

[5] Autorités canadiennes en valeurs mobilières (2022; version révisée 2024). Avis 81-334 du personnel des ACVM – Information des fonds d’investissement au sujet des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance.

[6] Bureau de la concurrence Canada (2024). Consultation publique au sujet des nouvelles dispositions de la Loi sur la concurrence relatives à l’écoblanchiment.

[7] Les modifications apportées par les réformes axées sur le client aux exigences en matière de connaissance du produit obligent les sociétés inscrites à évaluer les aspects pertinents des titres qu’elles envisagent de mettre à la disposition des clients, et les particuliers à les comprendre. Les sociétés doivent disposer des compétences et de l’expérience appropriées pour procéder à l’évaluation nécessaire de tous les titres à mettre à la disposition des clients. Des exigences supplémentaires en matière de formation ou de compétences sont nécessaires pour que les personnes inscrites puissent comprendre les titres ESG et prendre des décisions de détermination de la convenance des placements. Veuillez consulter le Règlement 31-103 et l’Instruction générale 31-103CP pour en savoir plus.

Règlement 31-103 Obligations et dispenses d’inscription et les obligations continues des personnes inscrites et Instruction générale au Règlement 31-103 Obligations et dispenses d’inscription et les obligations continues des personnes inscrites

Overview

Environmental, social, governance (ESG) factors have become increasingly prominent within retail investing. There has been rapid growth, followed by continued net inflows into ESG investment funds in Canada in the past few years.[8] Consequently, it is imperative for regulators to examine the retail investor experience with respect to investing in ESG investment funds to further the mandate of investor protection.

In this research report, the Ontario Securities Commission seeks to better understand ESG factors within retail investing and their influence on retail investing behaviours. The goal of the research report is to provide a review of:[9]

  1. The definitions, measurements, and disclosures of ESG
  2. How fund companies integrate ESG into their products and marketing
  3. How retail investors approach the multi-dimensional nature of ESG investment funds when making investing decisions including assessing a product’s sustainability and performance
  4. The influence of ESG factors on retail investment decision making and behaviour

Report Structure

Prepared by the OSC, this report provides a high-level summary of key information contained within two reports resulting from our collaboration with PricewaterhouseCoopers (PwC) and The Decision Lab (TDL), respectively. This report contains a literature review and environmental scan on ESG and retail investing that was prepared by PwC in collaboration with OSC, and a behavioural science experiment also on ESG and retail investing that was prepared by TDL in collaboration with OSC.

 


[8] Morningstar (2024). Canadian Investors Stuck with ESG in 2023.

[9] Note that this is not a comprehensive review of ESG factors nor a compliance review of disclosures.

ESG Foundations

ESG Marketing

ESG and Retail Investors

Experiment

Conclusion

In this report, we examined how retail investors navigate the complicated and confusing ESG landscape. We discussed the key groups and their relationships within ESG retail investing, which include regulators, institutions, intermediaries, and retail investors. We noted that ESG information is not standardized, and that there are gaps in data, and information production methodologies are inconsistent and often opaque.

We discussed the role of fund managers within ESG retail investing, and the common strategies fund managers use to manufacture and market ESG products. Given the complexity of the ESG information landscape, some retail investors—especially less sophisticated investors—may rely on fund manager marketing to fill information gaps. This dependency and information asymmetry can leave retail investors vulnerable to confusion and/or misleading information. In addition, retail investors’ confidence in ESG may be negatively impacted by “greenwashing”, which can include exaggerated claims of ESG performance by companies and fund managers or exaggerated claims about the ESG focus or strategies of a fund.

As retail investors seek to invest in ESG investment funds, they must navigate complex information, while accounting for their own beliefs, attitudes, and motivations. Retail investors investing in ESG are likely to encounter a number of behavioural barriers and biases. Retail investors and their advisors should be aware of heuristics and biases to make better informed decisions. We have discussed several strategies to overcome these heuristics and biases.

During the retail investors’ behavioural experience, they may choose to invest, and thus, we examined and identified the key influences on fund selection through a scientific experiment. Within our experiment, there were several key findings of note. With regards to the varying formats in which ESG ratings are presented to retail investors, our experiment showed that retail investors are more positively influenced by graphical representations of ESG ratings (in this case, stars) compared to letter-grade rating (in this case, A to F). This suggests that retail investor decision-making may not only be swayed by the quality of the funds that they consider, but by the arbitrary way that information is presented. Establishing clear standards for the construction and communication of ESG ratings may thus be a crucial step in protecting investors and ensuring a fair competitive landscape.

Our experiment’s results also showed that investors may be susceptible to greenwashing. Retail investors were not sensitive to mismatches in the attributes, such as a mismatch between a fund name (e.g., “ESG”) and its investment strategy (e.g., No ESG Strategy), as these mismatches did not influence their selection of the funds. This suggests that retail investors may face risk from greenwashing of the products available in the market.

We also were able to identify different types of ESG investors. Of note, values-driven investors tend to conflate ESG with positive impact more than financially-driven investors. Retail investors that are values-driven are more likely to be influenced by ESG ratings in comparison to investors who are more focused on returns. In particular, values-driven retail investors may be willing to make some financial sacrifice (in the form of MERs) in exchange for a more sustainable portfolio or hold an erroneous belief that ESG investment funds require higher MERs.

Implications

The lack of standardization in ESG definitions and ratings is a critical issue that can lead to inadvertent and deliberate greenwashing. Even without deliberate greenwashing, ESG ratings can mislead retail investors, who believe they are investing in impactful companies aligned with their ESG values, when in fact they are often investing in ESG risks. It is unlikely that retail investors fully understand ESG ratings, yet these ratings are a particularly important factor when selecting ESG investment funds. The different types of ratings and lack of clarity around ratings allow manufacturers of these funds to potentially exploit investors’ tendency to rely on ESG ratings. Values-driven investors are particularly affected, as they are more willing to sacrifice returns, including higher MERs and potentially lower performance, to support funds they believe are making a positive impact. Based on these findings the OSC’s Research and Behavioural Insights Team recommends that stakeholders including authorities should incorporate the following to combat these challenges:

  1. Strive towards Clarity in ESG Definitions and Ratings
    • Clarity around or potential standardization of ESG ratings to eliminate confusion and prevent greenwashing. This will support that ESG ratings that are consistent and comparable across different funds and products.
  2. Educate Investors
    • Improve retail investors’ understanding of ESG investing through education and outreach, including the differences between ESG risks and impacts, as well as being able to identify signs of greenwashing. This will empower investors to make decisions that truly align with their values.
  3. Strengthen Advisor Proficiency
    • Promote financial advisors training on ESG investing to better support their clients.

In sum, these findings are crucial as they help the OSC and stakeholders understand the influence of ESG factors on retail investment decision-making and behaviour, including susceptibility to greenwashing. Recognizing the diversity in retail investors’ preferences and behaviours is a key element in supporting informed decision-making. As an empirically driven regulator, we will continue to further our understanding of retail investor behaviour and decision-making with respect to ESG factors, and to share our findings.

Authors

Ontario Securities Commission:

Matthew Kan
Senior Advisor, Behavioural Insights 
[email protected]

Marian Passmore
Senior Legal Counsel, Investor Office
[email protected]

Meera Paleja 
Program Head, Research and Behavioural Insights
[email protected]

Kevin Fine
Senior Vice President, Thought Leadership
[email protected]

 

Acknowledgements to:

PricewaterhouseCoopers (PwC)

The Decision Lab